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G ' L. A. T. I. N. E
15 juin 2017

La télé à voyager dans le temps - épisode 1

Enfilez vos pantalons pattes d'eph' et vos blousons à franges (#cliché), dépoussiérez vos vieux vinyles des Who, de Bowie, les premiers Queen, aujourd'hui, je vous emmène en 1973.

Pao 70s 2

J'ai un aveu à vous faire : dans ma famille, on a un faible pour les années 70. La mode, la musique, les transformations sociales (qui, si elles étaient prometteuses, se sont quelque peu essoufflées). Il faut admettre que l'époque se prête aux fantasmes et à la nostalgie.

Nous étions donc tous certains d'aimer Life on Mars, série britannique en seize épisodes d'une heure (dans son format original que je recommande fortement) qui a fêté ses dix ans l'année dernière.

 

Il y a dix ans donc, quand je l'avais vue pour la première fois, la série m'avait vraiment marquée, au point qu'encore aujourd'hui, je ne peux pas écouter What a wonderful world sans visualiser une horloge, associer une folle course poursuite en voiture à un morceau des Moody Blues, ou encore penser à la "highway in the sky" en écoutant Life on Mars? de Bowie justement…

 

L'année dernière restera dans les mémoires comme l'année où tout le monde est mort David Bowie nous a quitté. Et le choc a été aussi réel qu'inattendu en ce qui me concerne.  J'admets sans rougir n'avoir pas été une vraie fan de Bowie, quoi que j'aimais beaucoup sa musique, mais à cet instant, c'est comme si le monde m'avait paru vide. Bon outre le fait qu'à partir de là, je suis devenue vraiment fan, re-découvrant l'œuvre de Bowie avec délectation, j'ai renoué avec Life on Mars, la série.

 

Et si je vous en parle aujourd'hui, c'est qu'elle gagne vraiment à être connue en France où elle demeure encore assez obscure (la semaine prochaine, je vous parle de la plus grande injustice télévisuelle française).

Et pour cause, au Royaume-Uni, Life on Mars a véritablement un statut de série culte.

 

C'est ce qu'elle est.

 Oups, mauvaise série...

Je ne vais pas la résumer, pour deux très bonnes raisons. La première, c'est que Google vous le résumera très bien pour peu que vous preniez la peine de chercher (han oui je sais, mais tout expliquer ça me rappelle trop le boulot). La seconde, c'est que je trouve que le résumé ne lui rend absolument pas justice, et que si j'avais dû me tenir à ce résumé, je n'aurais simplement pas voulu regarder le programme que ma mère nous a imposé un soir à la télé il y a de ça 10 ans.

Loin d'être une banale série de voyage dans le temps un peu kitsch (je ne vise personne), et non contente de porter le gage de qualité de la BBC, Life on Mars offre en fait une incursion dans l'imaginaire collectif et nous montre les années 70 telles que nous voulons bien nous en rappeler (où les imaginer), avec ses icones et ses clichés, flirtant en permanence avec un second degré rafraîchissant, sans jamais tomber dans la lourdeur (pas comme cette phrase qui se sent plus pisser).

 life perfect mars tyler sam hunt GIF

Et c'est bien cet élément qui fait de Life on Mars une série si géniale, les souvenirs étant souvent édulcorés par rapport à la réalité, alimentés de lieux communs dispensés par les séries télés (j'ai envie de citer Starsky et Hutch comme exemple, même si en 1973, ces deux-là n'existaient pas).

Quelques anachronismes par ci par là viennent jouer avec la tête des téléspectateurs les plus aguerris (ceux qui se rappellent d'avoir acheté leur premier flacon de Blue Stratos en 1975, où que la Cortina GXL est en fait un modèle de 1974), au point d'instiller un doute raisonnable sur le véritable sort du personnage principal Sam Tyler, pur produit des années 2000.

 

Sam Tyler (John Simm), c'est un peu chacun de nous quand un arbre tombe sur la ligne téléphonique et qu'on n'a plus internet pendant deux jours (vécu). Soudain, c'est comme si notre vie dépendant de cette recherche Google pour savoir combien de temps on cuit un œuf dur (même si ça fait 5 ans qu'on le fait de tête et que ça n'a jamais posé de problème), ou de la consultation de notre boîte mail (que l'on retrouvera pleine de pubs inutiles deux jours plus tard) pour savoir si Amazon nous a enfin expédié notre dernière commande.

Et en 1973, il y a de quoi se sentir déphasé.

Correcteur

 

Pas de voyage dans le temps (quoi que la série est loin, très loin de se résumer à ça), sans conflit intergénérationnel. Et c'est à l'Inspecteur Principal Gene Hunt (Philip Glenister) que le très moderne Sam se retrouve confronté.

 life on mars GIF

Pur produit de l'éducation d'après-guerre, bercé de préjugés, biberonné au scotch et à la testostérone, irascible et immature, c'est pourtant de Hunt que les spectateurs se sont entichés.

LoM 1

Ainsi, par un mystérieux tour de passe-passe qu'on trouvait également dans les vieux Tomb Raider, et encore par petites touches dans certaines séries contemporaines (Sa-meen ! Sa-meen !), on se retrouve dans Life on Mars à apprécier les personnages à qui, dans la vraie vie, on aurait tendance à vouloir donner des baffes (mention spéciale à Dean Andrews, dans le rôle de Ray Carling, que j'aurais perso pas trop envie d'approcher dans la vraie vie, mais dont la misogynie est contrebalancée par une certaine profondeur qu'on découvre petit à petit, et qui finit de se dévoiler bien au-delà de la fin de la série…)

Certaines argueront d'un juste retour des choses, et l'on mentionnera, pas si bas que ça, les termes pin-up boy, comme ça, tranquille, parce que certains fantasmes sont franchement inavouables (je demanderais aux psychanalystes freudiens de sortir de la salle et de fermer la porte derrière eux…)

  crush back to the future fangirl swoon lea thompson GIF

Au final, Life on Mars, avec sa bande son bien nostalgique, c'est une série complète, riche, pas très longue (si vous choisissez de la commencer, elle ne vous engagera pas pour 10 saisons, mais bien pour deux saisons de 8 épisodes chacun), qui gagne a être connue, et appréciée, ou tout au moins, vue au moins une fois dans sa vie, et je vous la recommande vivement.

 hunt life perfect tyler mars GIF

N.B.: La série est disponible à l'achat dans sa version française (un poil raccourcie) ou originale, et bien sûr visionnable en ligne. Quant à moi, je vous retrouve bien vite pour la suite de mes voyages dans le temps, j'ai encore un petit bijou en réserve.

 

Pao'

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